ACTIVITES UTILITAIRES

Les diverses activités utilitaires relèvent de l'Instruction Professionnelle qui veut être donnée aux Jeunes.

Le contenu de cette Instruction Professionnelle est définie au B.O.J.M. n°1, page 30

Des événements particuliers pourront élargir le champ d'action prévu initialement.

Les membres de Jeunesse et Montagne  ont construit, pour certains, les chalets dans lesquels ils ont vécu, des refuges, une centre électrique, des ponts, des routes ....  D'autres effectuèrent des coupes de bois, participèrent aux vendanges. Et cette énumération n'est pas exhaustive.

Les quelques les rubriques suivantes présentent, en fonction des documents en notre possession, plusieurs activités de ces jeunes. Elles sont classées par ordre alphabétique.


CAMPS DE VACANCES POUR LES APPRENTIS DES A.I.A.

En 1942, des camps de vacances ont été organisés au profit des apprentis des Ateliers Industriels de l'Air au sein de Groupement de Jeunesse et Montagne

A défaut de connaître les effectifs et emplacement concerné, l'organisation de ces séjours a fait l'objet de félicitations de la part du Secrétaire d'Etat à l'Aviation dont le courrier a été publié dans le B.O.J.M. N° 20, page 2.



CONSTRUCTION DES BARAQUES POUR LOGEMENT

Lorsqu'il n'est pas possible de loger les membres de J M dans des habitations construites réquisitionnées, de nouveaux locaux sont construits sous forme de baraque en bois ou de bâtiment avec soubassement en dur et charpente bois.

Chalet COCABA
Montage de la charpente

Chalet COCABA
Charpente terminée sans la toiture

Chalet COCABA terminé


Chalet COCABA - Le groupe devant le chalet terminé

INTERVENTION SUR FEU DE FORET

Le 5 mai 1942, un feu de forêt se déclare dans les taillis communaux d'ANCELLE.

Une Equipe de Jeunesse et Montagne du Centre d 'ANCELLE est intervenue permettant d'éteindre l'incendie et d'en limiter les dégâts.

Aucun document relatant cette intervention n'a été retrouvé à l'exception du courrier de remerciements adressé au Chef de Groupement DAUPHINE par l'Inspecteur des Forêts de GAP Est.



MONTJOIE DE LA GRANDE FACHE

L’accident

Le 14 octobre 1941, un groupe de pyrénéistes de Tarbes : Maïté Chevalier, son mari,  son frère Jean-Bernard, et un ami : Vincent Petty, font l’ascension de la « grande Fache » alors que viennent de tomber les premières neiges.

La Grande Fache est un sommet pyrénéen élevé (3006 m), à la frontière franco-espagnole,  le point culminant de la vallée du Marcadau, au-dessus de Cauterets. L’ascension commence au refuge Wallon,  dans la vallée de Cauterets,  atteint le col de la Fache (2664 m), et suit, à l’est la frontière sur une courte distance. La pierre y est réputée friable.

Lors de la descente sur la face nord, dans l’après-midi, la jeune femme fait un faux pas et dévisse dans la pente enneigée. Son piolet se brise en biseau. Alors que son sort semble scellé, le morceau de piolet retenu à son poignet par une dragonne, se fiche dans la neige entre deux rochers enrayant sa chute. L’autre morceau sera retrouvé 900 mètres plus bas…

Ses trois compagnons réussissent à lui tendre un piolet et à la sauver de cette délicate situation. Arrivé  au col, Maité Chevalier lance : « Nous reviendrons l’année prochaine et nous élèverons sur la cime, une statue de la Vierge en ex-voto. »

L’ex-voto

Le 4 août 1942, trois grandes caravanes montèrent à la grande Fache, portant l’eau, le sable et le ciment. C’était un groupe de vingt personnes, dont Maïté Chevalier, et deux équipes de « Jeunesse et Montagne » qui venaient du centre de Cauterets.

Guidés par François Boyrie, les jeunes aménagèrent un  endroit, au sommet, et élevèrent un monument de pierres : cairn ou montjoie surmontée d’une niche où ils placèrent une dalle qui servirait d’autel.

Ils avaient monté une statue de Notre-Dame de Lourdes sculptée à partir d’un bloc de marbre de Carrare par le sculpteur lourdais André Lacome, qui pesait plus de vingt cinq kilos. 

Francis Lagardère, vingt ans,  de l’équipe de « Jeunesse et Montagne » de Cauterets, avait réclamé le privilège  de porter la Vierge de Lourdes jusqu’au sommet, il y avait droit, disait-il, puisqu’il était de Lourdes. Après installation de la statue, une messe fut célébrée, avec prières pour la France et ses prisonniers. Ainsi était accompli le vœu de l’année précédente.

Un an après, Francis Lagardère était fusillé comme membre de la résistance à Lyon.

Les pèlerinages

Depuis lors, sauf en 1943 et 1944, le pèlerinage a eu lieu chaque année.

Plusieurs dates ont été arrêtées  19 août, puis 22 août jusqu’en 1954, le 15 août en 1955. Puis par référendum organisé par l’abbé Pragnère, le 5 août, jour de la fête de N-D des Neiges.

Le 19 août 1947, est inaugurée la « pointe Francis Lagardère » (2990 m) sur la crête, à quelques mètres à l’ouest du sommet de la grande Fache, dont il est « l’antécime ». C’est alors que trois Espagnols et un groupe de Français, emmenés par Vincent Petty et l’abbé Louis Pragnère, fondent l’association « Les Amis de la Fache ». Depuis lors, Français et Espagnols se retrouvent tous les quatre août pour continuer la tradition.

Le pèlerinage commence le 4 août par une célébration eucharistique à la chapelle du refuge, suivie du repas au refuge Wallon et terminée par une veillée de chants où Français et Espagnols accordent fraternellement leurs voix. Le 5, au petit matin les pèlerins s'élancent pour gagner le col de la Fache (2665m) où une bénédiction des bâtons, piolets et cordes regroupe les participants avant l'ascension finale. Les 3600 mètres du sommet accueillent enfin trois cérémonies distinctes : l'Eucharistie, la cérémonie civile « Aux péris en montagne » et enfin l'adoubement des néophytes qui viennent de gravir leur premier 3000 mètres.

Le danger de monter en procession à la Grande Fache, se faisant de plus en plus criant, les organisateurs descendent d’un étage et construisent, en 1948, près du refuge du Marcadau (Wallon), une petite chapelle en bois inaugurée en 1950.  Dix ans plus tard, elle sera remplacée par l’actuelle chapelle en granit, bénie en 1958 et dédiée à la mémoire de tous les disparus en montagne. On peut y voir les deux morceaux du piolet de Maïté Chevalier.

Les 4 et 5 août 2017 s’est déroulé le 75ème anniversaire du rassemblement pyrénéiste franco-espagnol de la Grande Fache (3006 m). Cette réunion montagnarde, fidèle à l’esprit des pionniers fondateurs, est auréolée désormais d’un record historique de longévité.


Les événements précités figurent également sur le site patrimoine-lourdes-gavarnie

La Grande Fache

Montjoie de la Vierge

La chapelle du Marcadau



REFUGE DU TEMPLE-ECRINS

En 1925, à Grenoble, le Club Alpin Français expose en taille réelle le premier refuge de Temple Ecrins. 

Le refuge est ensuite transporté depuis Grenoble et assemblé à 2450 m, plus haut que le refuge actuel : il s'appelle alors refuge du Vallon de la Pilatte. Inauguré le 14 Juillet 1927, ce refuge en bois comporte 32 couchages. Il change de nom en 1928 afin d'éviter les erreurs d'itinéraire avec le refuge voisin de la Pilatte : il devient le refuge de Temple-Ecrins. 

Il est intégralement détruit par une  avalanche en 1938.

Il faudra attendre de 1941 à 1948 pour qu’un nouveau refuge soit construit par les membres de Jeunesse et Montagne via le plan de développement de la montagne. Plus de 120 jeunes travaillent à Temple-Ecrins, en se relayant par équipes de 25 hommes. Ils campent sur le plat du Carrelet qu’ils regagnent chaque soir.

Construit en béton armé et semi-enterré, le refuge est conçu pour éviter d’être un obstacle aux avalanches. Les 60 tonnes de ciments nécessaires à cet ouvrage sont montées à dos de mulets. Du fait de la guerre, le chantier est long, avec un arrêt temporaire des travaux.

Le refuge de Temple-Ecrins, est alors inauguré le 24 août 1947.

Issu du DVD diffusé par l'Association Jeunesse et Montagne, le film tourné lors des travaux en dit long sur la réalisation d’un tel chantier.

Jack LESAGE, journaliste au journal grenoblois, "Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné" relate dans un article, l'épopée de cette reconstruction.

60 tonnes de ciment hissées à 2 400 m d'altitude :
Le Refuge Temple-Ecrins" est à nouveau debout

En Oisans. au-dessus du hameau de La Bérarde. capitale miniature de la montagne française, tous les amateurs d'abîmes ont peiné. Lourdement chargés, sur le sentier muletier qui mène du Plan du Carrelet au Col de la Temple et connaissent cet emplacement rêvé pour le départ des grandes courses.

On est à 2400 mètres d'altitude. Les premiers arbres accrochés dans la pierraille ont renoncé à grimper plus haut, déjà s'avancent moraines et séracs. Très haut, en face, Les Ecrins découpent leur dentelle de pierre, tout près meurt le dernier contrefort du Coolidge, à droite l'Ailefroide aux couloirs vertigineux allongés de grandes ombres bleues. 

Jadis s'élevait ici un refuge en bois qui fut broyé par une avalanche voici quelques années.

"Jeunesse et Montagne" décida d'apporter la collaboration de ses Jeunes au C.A.F. et envoya, en août 1941 deux équipes de volontaires pour reconstruire, en ciment armé ce refuge dans des conditions qui, cette fois, défieraient toute avalanche. .

Soixante jeunes arrivent à La Bérarde et logent dans une grange avant d'élever une grande tente à quatre kilomètres de là, au Plan du Çarrelet. L'équipe de travail y habitera et y prendra ses repas du soir. Le repas de midi sera pris sur le chantier pour gagner du temps. Malgré l'enneigement exceptionnel cette année-là, le travail s'organise.

Par mulets, les soixante tonnes de ciment nécessaires sont grimpées jusqu'à Temple Ecrins

Sous la direction de quatre maçons spécialisés, les jeunes se mettent au travail. Par endroit il faut retirer plus d'un mètre-cube de neige avant
d'atteindre le roc. A mesure que le mur du fond s'élève, de gros blocs de rochers sont entassés afin qu'ils fassent corps avec la paroi. Travail considérable qui empêchera le mur d'être emporté en cas d'avalanche et permettra un meilleur écoulement de l'eau.

Cependant, le 20 septembre, tous les murs de l'ouvrage sont terminés et les maçons redescendent.

Pendant que sans s'arrêter les équipes se relayaient à la tâche, ceux au repos tentèrent de magnifiques courses en montagne.

Les Bans, le Pic Jenny et le Sommet des Ecrins furent conquis par les cordées.

Aussi, remplissant cette double activité, ces volontaires de La Bérarde ont fait œuvre utile inaugurant avec entrain, à "Jeunesse et Montagne", l'ère des travaux en haute altitude.

Jack Lesage

Le refuge après les travaux

La plaque commémorative de la reconstruction par Jeunesse et Montagne

Photo prise en 1991 - A gauche Bertrand BEYLIE


Le Commissaire-Chef de Jeunesse et Montagne a présenté ses félicitations aux Chef et Volontaires du Groupe détachés pour les travaux.

Il cite également, à l'ordre des Groupements de Jeunesse et Montagne, l'Instructeur Alpin Lucien AMIEUX pour l'activité alpine entretenue au sein de ce Groupe.

Le texte de ces félicitations et de la citation ont été publiés dans le B.O.J.M. n° 20, page 1.

Le site internet du Refuge, actuellement propriété du Club Alpin Français, relate la participation de Jeunesse et Montagne à sa reconstruction. La rubrique concernée peut être consultée à l'adresse suivante : https://www.temple-ecrins.com/refuge-pratique/un-peu-dhistoire/



SECOURS EN MONTAGNE

En septembre 1942, un volontaire du Groupement VIGNEMALE est blessé en montagne.

4 autres volontaires ont procédé au sauvetage de leur camarade blessé dans des conditions particulièrement difficile, l'un deux ayant porté le blessé, sur son dos, pendant plus de 5 heures de descente dans les rochers.

Le Chef de MONTMARIN a cité à l'ordre du Groupement VIGNEMALE les 4 volontaires : Roger MICHAUD, Gilbert CROPSAL, Joseph François PEYRARD et Roger GOMBERT.

Le texte de cette citation est publié dans le B.O.J.M. n° 20, page 4.


TRAVAUX GEODESIQUES

En juillet 1942, des Jeunes du Groupement Savoie ont participé à des travaux géodésiques.

Aucun document relatant cette intervention n'a été retrouvé à l'exception du courrier de remerciements adressé au Chef de Groupement SAVOIE par l'ingénieur géographe HERAUT.